
Depuis quelques jours, je pensais écrire un petit topo rigolo sur le fait qu'avec l'approche de l'été, hop, c'est parti pour la clim' au point qu'on s'attend presque à voir surgir quelques pingouins dès qu'on rentre dans un bâtiment. Sans plaisanter, en ce moment, il fait globalement dans les 20-25 degrés (Celcius, soit 70-80 Farenheit) et ma foi, c'est plutôt agréable.

N'empèche qu'aujourd'hui, j'étais en pantalon et veste dans mon bureau et je me suis bien mordu les doigts de n'avoir pas pris mon
écharpe. Oui, c'est vraiment aussi grave que ça. Impossible d'envisager de porter une jupe sans collants et un débardeur en plein été - ce qui semble pourtant être la tenue adéquate. Pour une raison que je ne m'explique pas, en Amérique du Nord, c'est la mode des changements brutaux de température: on surchauffe les intérieurs en hiver et on réfrigère à bloc en été. Le problème, c'est qu'en plus d'être foncièrement désagrable et ridicule, ce genre de pratique (parmi d'autres) est aussi désastreuse pour l'environnement. Hier soir, un peu par hasard, j'ai été voir le film
an inconvenient truth avec mon coloc. Et je peux vous dire que ça m'a sérieusement secouée. Le film a été
présenté à Cannes hors compétition et vient de sortir en salles ici. Le sujet est, somme toute, bien connu: il s'agit des changements climatiques observés ces dernières années et des prévisions pour l'avenir. Le film est très pédagogique dans l'ensemble; mais il y a une séquence en particulier qui m'a marquée.

Il s'agit d'un petite animation mettant en scène un grenouile. Croôah, croôah, elle a une bonne bouille cette petite grenouille. Donc, expérience: le scientifique curieux jette la grenouille dans un bocal d'eau bouillante. Futée, la grenouille s'échappe du bocal dès qu'elle touche l'eau - ben oui, c'est vraiment trop chaud! Autre expérience, on plonge cette brave grenouille dans un bocal d'eau fraiche. Seulement, surprise, le bocal est une casserole, et l'eau du bocal se réchauffe progressivement pour devenir aussi chaude que dans la première expérience. Et que fait la grenouille? Est-ce qu'elle saute du bocal précitamment comme précédemment? Et bien non, elle ne s'apperçoit pas du danger... Elle reste dans le bocal, se trouve vraiment mal, ne bouge pas, se trouve encore plus mal, jusqu'à ce que... la main qui l'a plongée là-dedans vienne la secourir. Cette parabole moderne de la grenouille résume à elle seule les messages du film: 1/il y a de sérieux problèmes liés aux changements climatiques 2/ Bien que nous puissions tous observer les symptômes de ces changements, tout comme la pauvre grenouille nous sommes tétanisés: problème? pas problème? que faire? peut-on seulement faire quelque chose? 3/ Oui, il y a bien une solution. Sauf que le sauveur n'est autre que nous mêmes qui nous sommes mis dans cette situation périlleuse. Et depuis la sortie de ce film, j'avoue être un peu obnubilée par ce que nous pouvons faire, chacun de nous, pour participer activement au sauvetage de la planète. Bien sûr, toute action efficace aurait grandement besoin d'une volonté politique de mettre en place les changements nécessaires. Dans les pays où il y a le plus urgence en la matière (faut-il préciser que les Etats-Unis sont
très loin devant tous les autres), les dirigeants politiques sont - théoriquement - élus par le peuple. C'est donc le moment ou jamais de croire en la voix et les actions des gens ordinaires. Car, et c'est la partie du film où on commence à respirer, toutes les solutions techniques pour renverser la vapeur (c'est le cas de le dire) sont
déjà notre portée. En tête, il s'agit des moteurs hybrides et autres bijoux modernes pour rendre les voitures moins polluantes. Et ça existe! J'ai vu passer une de ces voitures extra silencieuses (car fonctionnant à l'électricité) dans ma rue ce week-end! Et j'ai aussi assisté l'année dernière à l'INSA à une conférence présentant les avancements de la recherche pour atteindre les normes draconiennes de pollution fixées par la comunauté Européeene pour les années à venir suite aux
accords de Kyoto. Sauf qu'évidemment, les Etats-Unis n'ont rien signé, General Motors pleure encore les marchés perdus en Chine (oui, parce que GM ne passe pas les critères anti-pollution de la Chine, ah ah...), et la voiture hybride que j'ai vu l'autre jour doit appartenir au seul illuminé de la côte Est. A part ça, il y a aussi des progrès à faire dans le recyclage, la climatisation, l'économie d'énergie en général... Et dès qu'on réfléchit cinq minutes, c'est fou tout le gaspillage dont on peut être témoin et qu'on peut causer. Pas plus tard que l'autre jour, j'étais sidérée d'écouter une copine se plaindre de ses colocs qui n'éteignent volontairement pas la lumière du salon la nuit, parce que c'est plus pratique si c'est allumé le matin. Et l'une des colocs laisse la télé allumée toute la journée dans l'appart même quand il n'y a personne, car ça fait une présence pour son chien. Forcément, la première facture d'électricité a fait mal.
En ce qui me concerne, j'ai été houspillée suffisamment souvent par mon Papi Armand pour avoir laissé une lumière allumée ne serait-ce que cinq minutes de plus que nécéssaire pour bien éteindre toutes les lumières non utilisées à la maison. Par contre, au bureau...

Voici donc ce que j'ai décidé de faire:
- Eteindre toutes les lumières du couloir quand je pars du bureau - c'est un long couloir et je me suis aperçue ce soir qu'on ne peut même pas éteindre toutes les lumières!
- Mettre des ampoules économies d'energie chez moi. Mais déjà, premier obstacle, il n'y en a pas une seule dans le rayon du Safeway!! (quand je vous dis, la volonté politique...)
- Emmener mes propres emballages pour faire mes courses ou emmener des trucs tels que boissons et repas. En France, j'étais la première à raler contre Leclerc, mais aux Etats-Unis, "land of plenty" ça marche aussi pour les emballages. J'en suis submergée et même en ramenant mes vieux sacs au Safeway pour le recyclage, j'ai quand même une provision de sacs poubelles jusqu'à mon départ.
- Emmener mon propre torchon à main au bureau (si, si, même si ça fait clodo) pour éviter d'utiliser X feuilles de papier essuie-main par jour.
- Boycotter l'utilisation de la clim chez moi et partout où se sera possible.
C'est pas grand chose, mais il faut bien commencer quelquepart. Et ce n'est pas comme si j'avais une voiture à éviter d'utiliser :-) L'étape suivante, c'est de trouver le responsable de la clim dans le batiment 38 et de le convaincre de monter la température de quelques degrés. Je sens que ça, ça va être une croisade... Et pourtant, un institut gouvernemental comme le NIH devrait vraiment être un exemple en la matière!
Et vous, vous allez faire quoi?
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