Deux ans à Washington
Je ne sais pas exactement quel est sensé être le but de ce blog, essentiellement un endroit où ranger des photos et donner quelques nouvelles de ce qui se trame à Washington, mais aussi où partager une experience de l'expatriation. De fait, un seul billet a vraiment abordé ce thème pour l'instant. En voici un deuxième.
J'ai constaté qu'il y a dans la vie de ces moments ou on entend des "anciens" nous décrire une certaine situation en disant, "tu verras, ça se passe comme ça". Et pleine de doute salvateur - ou peut-etre de naiveté incrédule, ça m'arrive de ne pas les croire. Et de me rendre compte devant le fait accompli qu'ils avaient finalement raison. Dans ma courte vie d'expatriée, je me souviens donc de deux circonstances de ce genre. La premiere remonte à une conversation avec une copine de TD quelques mois après mon arrivée à Toronto. Elle avait emigré au Canada à peu près cinq ans auparavant, et je lui demandais "Alors, au bout de combien de temps tu es devenue bilingue? " Et là, elle m'a fait cette réponse qui m'a horrifiée: "En fait, jamais. L'anglais sera toujours une deuxième langue". Impossible, me suis-je dit - au bout d'un certain nombre d'années, quand même? Elle ne pouvait que se tromper. Elle avait rigolé. "Si, si, c'est comme ça, tu verras". Et en effet, sept ans plus tard, force est de constater la véracité crue de ses propos. It will always be a second language.
Le deuxième incident du genre remonte à une conversation avec la colocataire d'une amie l'année dernière. D'après elle, il y aurait une période charnière après deux ans d'expatriation où rien n'est plus comme avant. On n'est plus tellement étranger ici, plus tellement local là-bas. Il faut faire des choix. Là encore, j'étais septique. Encore une fois, je me suis entendu dire "Si, si..." Et puis finalement, nous y voilà. The two-year itch.
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