Saturday, August 19, 2006

J'ai eu mon permis!

Avec tout ce qu'on lit dans les blogs d'expats en France sur le cauchemard que sont les guichets SNCF, la CAF et l'administration française en général, je ne peux pas passer ma journée d'aujourd'hui sous silence! Et je dis bien ma journée, car de 8h ce matin jusqu'à 15h45 cet après midi, j'ai lutté aprement avec le DMV pour obtenir un permis de conduire de DC - qui sera valable jusqu'à fin janvier (c'est à dire 5 mois), date d'expiration de mon visa. A bien y réfléchir, ça fait beaucoup de temps passé par mois de validité!
Bon, je vous préviens tout de suite, l'histoire va être un peu longue, alors pour ceux qui sont écoeurés d'avance, voici le happy end en image, avant les détails:
Victoire, je l'ai eu!! - DC, August 2006
Les problèmes ont commencé, comme c'est souvent le cas pour les expatriés, avec l'épreuve du justificatif de domicile. Dans mon cas, mon loyer étant charges comprises, la seule facture que je recoive est celle du téléphone, et oh surprise, mon adresse ne figure pas dessus! L'adresse n'est imprimée que sur le TIP, ce qui fait qu'une fois qu'on a payé, il ne reste plus que le numéro de client Verizon, ce qui n'est pas exactement limpide pour justifier de son domicile. Le comique de la chose, c'est que je m'étais bien rendu compte de ce detail hier soir en préparant les papiers à présenter aujourd'hui. Mais, pleine d'espoir, je m'étais dit qu'en emportant un courrier de la sécurité sociale, un de ma mutuelle, un de ma banque et un bulletin de salaire tous adressés chez moi et datant de moins de trente jours, il devrait y avoir moyen de prouver que j'habite bien chez moi. Naturellement, la seule pièce que le DMV voulait bien accepter, c'etait mon bail - un wordos maison qui par ailleurs n'avait pas été considéré comme un justificatif de domicile valable par ma banque il y a quelques mois, raison pour laquelle je n'avais pas jugé utile de le prendre ce matin. Grossière erreur! J'en ai été pour un aller/retour à la maison pour aller le chercher, soit la bagatelle de deux heures.

Au passage, en sortant du métro avec le bail en poche, j'ai quand même eu le plaisir de croiser le copain avec qui je m'étais lancée dans cette funeste aventure. Plus chanceux que moi (son abonnement téléphone n'est pas avec Verizon, voilà le secret!) il arborait déjà son permis tout neuf. Ca m'a redonné un peu de courage pour la suite...

Refermant cette parenthèse joyeuse, me revoila au DMV. Apres deux heures d'attente, j'ai passé le code avec succès, youpie! J'etais donc théoriquement à 4 personnes et 15 minutes du permis. Sauf que... Pour mon malheur, la sorcière du DMV s'est assise au guichet... (roulements de tambour dramatiques!) Au lieu de jeter un oeil sur le glorieux "passed" qui décorait ma feuille et de me facturer 39 dollars, elle a décidé de saborder ma journée et de me réclamer mon formulaire DS2019. Ca, c'est le formulaire d'immigration qui va avec le visa et qu'il faut avoir sur soi si on quitte le pays pour pouvoir le présenter au douanier et revenir aux Etats-Unis. Evidemment, ce papier n'est dans aucune des listes de documents à fournir pour obtenir le permis et bizarrement aucune des personnes que je connais qui a passé le permis n'a du le presenter. Mais passons. Je n'ai rien pu faire d'autre que de retourner le chercher à la maison. Une heure et demie plus tard, me revoila en face de la sorcière - heu, charmante employée du DMV. La délicieuse hôtesse de ces lieux était décidément dans un mauvais jour car au lieu de régler mon cas une bonne fois, elle m'a sympatiquement expédiée au bout de la queue qui comptait cette fois une bonne dizaine de personnes.

Là, je fais une pause dans le récit pour expliquer le fonctionement des files d'attente dans cette salle. Elles sont au nombre de deux. Dans la première file, un employé verifie qu'on a bien tous les justificatifs nécéssaires pour passer le code. Dans la deuxième, on attend pour passer le code. Et ensuite, quand on a effectivement répondu à toutes les questions sur son petit ordinateur, on retourne dans la premiere file pour présenter le résultat, faire un petit test vision rapide et payer. A ce stade de l'après-midi, on approchait de l'heure de fermeture. Donc en gros, tout le monde avait passé son code et attendait de payer pour partir. Ce qui fait qu'il n'y avait personne dans la file numero deux - et que le gars derriere le guichet en question devait faire un effort pour ne pas s'endormir pendant que tout les gens de l'autre file s'enervaient parce que, bon, ça n'avancait pas, et ç'aurait quand même été plus efficace si cet employé (ou le collègue qui est venu discuter avec lui au bout de 5 minutes - voire les deux...) avait pu s'occuper des gens de notre file aussi - il y avait un petit relan de guichet "Normandie" vs. "Toutes Destinations" aux heures de pointe en gare St Lazarre, il faut le reconnaitre. Oui, tout ça pour dire que le DMV n'a vraiment rien à envier à la SNCF... Fin de l'interlude.

Revenons à mon poireautage intensif dans cette fichue file d'attente. Une heure plus tard, au bord de l'inanition (ben, oui, à 15h30 je n'avais toujours pas mangé car c'est interdit de manger dans le DMV et dans le métro, et puis avaler un sandwiche en courant dans la rue, c'est pas très pratique), j'atteinds enfin le fameux guichet où un autre employé à remplacé l'horrible Cruella, partie sévir ailleurs. En trois minutes chrono, il me fait passer le test visuel, empoche mes 39 dollars et me dirige vers le comptoir des photos. Là, soufflée, je n'ai pas pu me retenir de lui demander s'il voulait voir mon DS2019. Mon précieux DS2019, ce papelar qui m'a fait courrir pour revenir l'exhiber devant son nez avant la fermeture! Serein, il me repond que non, merci. Devant ma mine aterrée, il s'est fendu de l'explication suivante: la présentation du DS2019 est laissée à l'apréciation de l'employé du DMV - en gros, s'ils ne ressentent pas l'envie irrepressible de contempler cet admirable document, ils ne sont pas tenus de le demander. Donc, en ce qui le concerne, ça ira, bonne journée. Autant dire que je suis encore écoeurée rien que d'y penser.

Et voilà! En gros, j'ai passé ma journée à être victime des rouages débiles de l'administration du DMV, à la merci de la mesquinerie d'une de ses employées. Alors quand on entend dire "oui, en France, c'est le bordel... Aux Etats-Unis, par contre..." c'est vraiment de la foutaise! Je reconnais que j'etais la première à avoir cet a-priori positif selon lequel, ici, les choses sont globalement plus efficaces. Alors là, je peux vous dire que c'en est fini! L'administration, c'est partout pareil - c'est la loterie du justificatif surprise et des employés un peu trop zélés. Mais ce qu'il y avait peut-être de pire avec le DMV, c'est que je ne m'y attendais pas. Au moins en France, justement, quand on va à la CAF ou à la sécu, on est résigné d'avance. On y va à contre-coeur, on sait que ça va prendre des plombes. Et parfois, on est agréablement surpris. Alors qu'ici, je pensais que ça allait etre raisonnable et efficace - alors bonjour la deception!

Bon, trève de doléances, je l'ai eu ce foutu permis quand même! Ca mérite bien un coup de pineau, ça! Que je vais pouvoir acheter au liquor store en brandissant mon permis tout neuf! Alors, à la bonne votre ;-)

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3 Comments:

At 9:47 AM, Anonymous miss lulu said...

pfiou, ma pauvre, c'est écoeurant tout ça effectivement! heureusement que finalement ça a marché!

alors tu t'en vas dans 5 mois??

 
At 10:51 AM, Anonymous Cédric said...

Et tu avais le droit de sourire sur la photo ???
Ils n'obligent pas à avoir l'expression la plus neutre possible ??? (si tu voyais la tête d'Ivan sur sa photo de passeport ...)

Dans ce cas, pourquoi tu n'as pas tiré la langue sur la photo, ça aurait été plus amusant ;-))

 
At 12:53 AM, Blogger Aurélie said...

Lulu: Ah, ce fut une rude journée! Pour ce qui est de rester, je ne sais pas encore - pour l'instant mon visa est valable jusqu'à fin janvier. En tout cas, si je dois retourner au DMV pour avoir un nouveau permis, je saurai qu'il faut avoir tous les papiers possibles et immaginables, juste en cas... D'ailleurs, je commence à mattre en application dès demain: je vais au commissariat pour obtenir un permis de parking dans ma rue.
Cédric: Ouaip, on a le droit de sourire: le gars qui prend les photos raconte même des blagues pour détendre l'atmosphère! Heureusement, d'ailleurs, parce qu'après tous ces énervements, j'avais un peu peur d'avoir la tronche bien pathibulaire du jetteur de tomates en série :-)

 

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